N’oubliez pas votre premier pas

Je me souviens encore d’un échange avec un bon ami à moi sur ces personnes qui se comportent comme si elles n’étaient jamais passées par une « première étape ». Il y a quelques années, nous en discutions à l’Université de Lomé, juste en face de la Faculté de Droit. Oui, nous parlions de certains enseignants chercheurs qui se permettaient vraiment tout, comme s’ils n’avaient jamais été étudiants, comme s’ils n’avaient jamais traversé certaines situations d’incompréhension de certains cours, comme s’ils avaient toujours été « parfaits ».

Cet exemple se retrouve dans plein d’autres domaines (je fais un gros coucou aux DRH qui ont très vite oublié qu’ils sont passés par la case « stagiaire »). Beaucoup oublient très vite qu’ils en sont là aujourd’hui (après des années de sacrifice) ; ils en oublient de soutenir ceux qui aujourd’hui font « leur premier pas » ; ils en oublient qu’ils ont été soutenus d’une manière ou d’une autre (je ne parle pas forcément de soutien financier, car je suis conscient que certains ont dû se battre rudement pour s’en sortir, pendant que d’autres ont pu être soutenus financièrement mais ont dû combattre sur d’autres terrains) ; ils en oublient qu’en ne soutenant pas ceux qui sont à l’étape où ils étaient jadis, la relève sera difficilement assurée.

Nombreuses sont ces personnes qui oublient que le contexte n’est plus le même. Je me souviens qu’une grande sœur amie me disait : « lorsque je devais me marier, ce n’était pas aussi compliqué que de nos jours. Nous n’avions pas grand-chose, nous nous sommes d’ailleurs fait aider par nos parents. Mais il n’y avait pas autant de complications liées aux finances par exemple. Vous les jeunes, vous devez vous adapter à de nouvelles exigences venant de nous, parents d’aujourd’hui : exigences financières, culturelles et j’en passe. Vous devez vous adapter, et il nous est parfois difficile de vous comprendre, de comprendre votre situation, j’en suis consciente. La raison est simple : nous voulons le meilleur pour vous, c’est aussi simple que cela ».

La seule question que je lui ai posée : « en tant que parents, avez-vous aidé juste un petit peu (j’ai insisté sur le bout de phrase) votre fils Gabriel à s’établir comme les parents l’ont fait pour vous ? ». Un silence s’était installé avec un regard fuyant.

Aujourd’hui, elle et son mari ont « très bien réussi », mais ce fut un processus. Rien ne s’obtient du jour au lendemain, on y parvient « progressivement ». Et parfois, on « peut se faire aider ». Cela ne signifie pas qu’il faut forcément attendre de se faire aider, loin de là.

Mais il nous faut comprendre qu’il nous faut rester simple et compréhensif, lorsqu’on grandit avec peu pour être à un stade où on en a beaucoup.

 

Il est important de « ne pas oublier son premier pas » en toute situation. Il est important de ne pas être ingrat envers la vie, il est important d’être reconnaissant, c’est aussi simple que cela.

On finit tous par fondre. Les petites boules de neige se forment (le premier pas), deviennent immenses, puis fondent. Les fleurs et la neige nous enseignent que rien n’est permanent.

N’oubliez pas votre premier pas, et aidez les autres à grandir, si vous en avez la possibilité.

 

La vie a un début et une fin, l’important c’est ce qu’on en fait.

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